UNE ESTHÉTIQUE DE LA BONTÉ

Chroniques de libres pensées créées à partir d'une citation d'auteur
par Dyane Raymond

mercredi 26 décembre 2012


« vivre n’est pas triste, vivre est tragique. Vivre n’est ni une obligation ; ni une corvée ; vivre n’est pas un devoir, vivre est un don, une grâce. » Danielle Sallenave

Serait-ce dire : franchir des obstacles en évitant de rencontrer sans cesse Sisyphe et son éternel rocher ? Chasser les intrus, le dérisoire, être dans le dérivé de la vie, l’imaginer ? Ce qui m’intéresse dans les rapports humains, c’est l’intimité des chants à deux ou trois voix plutôt que la chorale. Et dans ce rapport d’intimité que je privilégie, il y a une intention marquée d’éviter les petites vulgarités ordinaires, enlaidissantes ; des débordements qu’aucune ivresse, aucune exaltation ne justifient.

Par le corps passent les vœux, la prière de l’écriture. Mouvement, effacement, douleurs, imperfections. Le corps écrit et le corps parle. Laisse des marques. Dans le vivant.
Ensuite vient la parole, qui est entendue, donnée, qui s’exprime en silence. De toute façon, ce n’est pas si important d’être compris. À certaines étapes de la vie, oui, sans doute. Autrement, c’est pas si grave. Ce qui compte c’est la perméabilité, la réceptivité aux idées, à l’altérité.

Réunir des fragments sans chercher forcément à atteindre une vision d’ensemble. Et à l’intérieur de ces bribes d’existence, trouver la matière de l’écriture, son signifiant. Les objets, les incidents, les caractères, tels qu’ils apparaissent dans les faits, éclairés, coordonnés, incarnés par leur signification.
Photo : Sophie Martin, une œuvre de Lukas Sementery
Écrire est un point de départ. Un travail noble, rigoureux, vrai où s’expriment des valeurs, le pouvoir sacré de l’amour et de la vie. Écrire est le début d’un advenir, un enseignement perpétuel.