UNE ESTHÉTIQUE DE LA BONTÉ

Chroniques de libres pensées créées à partir d'une citation d'auteur
par Dyane Raymond

mercredi 22 août 2012

« La musique même de la phrase explique pourquoi elle est écrite comme ça. Ce n’est pas pour faire de la musique ni pour faire beau, mais pour que la relation humaine soit portée par des mots. » Peter Brook


Merci à Paul Grégoire pour la photo


Le réel est l’énigme. Un lieu de disparition. Et de rassemblement. Dans l’espace vide de l’atelier : rupture, violence, abandon.
La présence sans mot.
Tel qu’entendu dans le vide, dans la trace de ce vide qui se souvient du cri, du murmure. Ne reste que la marche en forêt.
Cette captation tient toujours du miracle.
Le don provient de la cassure, de la rupture. 

La présence se ressent, est agissante au moment de la rencontre. L’acte de création commence là où la solitude cesse d’être concentrée sur elle-même. La sensibilité, la pensée, l’émotion se cambrent, effectuent un mouvement commun, vivant et se rejoignent fondamentalement.
L’artiste ne voit pas le vide. Il ne voit rien. La présence est là, il ne l’attendait pas. Ou plutôt si, jour après jour, il l’a construite, en se mettant en danger, en brouillant les pistes. La présence de l’artiste dans l’espace vide demande une imagination qu’il déploie et partage dans une relation intime et grave, une relation qui reste quelque chose de sacré et à laquelle il doit demeurer fidèle.

Une compréhension autre peut alors prendre place, donnant son sens à la langue, en relation avec la qualité de la parole. Les mots entraînent le visible dans l’invisible. Éclatent en fines particules.
La mise en forme du texte est liée au lieu, au contexte politique et social, au temps, à la pensée de l’artiste. Le texte agit comme une source d’énergie.

Une pensée ne devrait être qu’ouverte et rigoureuse.
La parole, l’acte de création proviennent d’une nécessité, on le sait, d’autant plus lorsque, tel que l’enseignait Zarathoustra : « se taire est pire encore ».