Merci à Paul Grégoire pour la photo |
Le réel est l’énigme. Un lieu de disparition. Et de
rassemblement. Dans l’espace vide de l’atelier : rupture, violence,
abandon.
La présence sans mot.
Tel qu’entendu dans le vide, dans
la trace de ce vide qui se souvient du cri, du murmure. Ne reste que la marche
en forêt.
Cette captation tient toujours du
miracle.
Le don provient de la cassure, de
la rupture.
La présence se ressent, est
agissante au moment de la rencontre. L’acte de création commence là où la
solitude cesse d’être concentrée sur elle-même. La sensibilité, la pensée,
l’émotion se cambrent, effectuent un mouvement commun, vivant et se rejoignent fondamentalement.
L’artiste ne voit pas le vide. Il
ne voit rien. La présence est là,
il ne l’attendait pas. Ou plutôt si, jour après jour, il l’a construite, en se mettant en danger, en brouillant
les pistes. La présence de l’artiste dans l’espace vide demande une imagination
qu’il déploie et partage dans une relation intime et grave, une relation qui reste
quelque chose de sacré et à laquelle il doit demeurer fidèle.
Une compréhension autre peut alors prendre place, donnant son sens à la langue, en relation avec la qualité de la parole. Les mots entraînent le visible dans l’invisible. Éclatent en fines particules.
La mise en forme du texte est liée au lieu, au contexte politique et social, au temps, à la pensée de l’artiste. Le texte agit comme une source d’énergie.
Une pensée ne devrait être qu’ouverte et rigoureuse.
La parole, l’acte de création proviennent d’une nécessité, on le sait, d’autant plus lorsque, tel que l’enseignait Zarathoustra : « se taire est pire encore ».